Protection sociale à Djibouti : Des programmes mieux ciblés

La secrétaire d’Etat chargée de la Solidarité Nationale, Zahra Youssouf Kayad, a dressé lundi dernier dans son cabinet ministériel un tableau réaliste des impacts des programmes nationaux de lutte contre la sécheresse.
La secrétaire d’Etat chargée de la Solidarité Nationale, Zahra Youssouf Kayad, a fait lundi dernier dans son cabinet ministériel une sortie médiatique consacrée au contexte de sécheresse prévalant en République de Djibouti et dans le reste de la région. Diverses leçons en sont à tirer.
Dans la Corne de l’Afrique, la sécheresse est l’une des principales causes de la malnutrition et la famine. Les durs effets de la calamité naturelle ont rendu plus fragile la situation des ménages vulnérables, sans ressources et sans emplois.
Pour faire face à cette situation et pour répondre aux besoins de ces ménages, le gouvernement djiboutien a adopté des politiques et stratégies de développement déclinées en programmes et actions sectoriels susceptibles d’infléchir durablement les courbes des indicateurs de l’extrême pauvreté, du chômage, de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition. C’est dans cette optique qu’une stratégie de protection sociale axée sur les filets sociaux de sécurité a été mise en oeuvre pour répondre à ces défis. L’un des objectifs de cette stratégie est la coordination des actions en matière d’aide sociale afin de toucher les plus nécessiteux.
Des programmes novateurs d’assistance sociale ont été entrepris par le gouvernement pour lutter contre l’insécurité alimentaire dans les zones urbaines et rurales. Citons notamment le projet de coupons alimentaires et le programme de distributions des vivres pendant la période de soudure pour renforcer la résilience des ménages vulnérables face aux chocs externes et internes.
En 2012, ces deux programmes ont permis d’assister environ 20.000 ménages, soit 116.000 personnes. Et pour l’année 2013, le Secrétariat d’Etat chargé de la Solidarité Nationale a intensifié ses efforts et compte apporter une assistance alimentaire à plus de 30.000 ménages, soit au total 174.000 personnes.
Une évaluation réalisée en mai 2013 par le PAM a démontré une amélioration positive de la situation des ménages en insécurité alimentaire passant de 42.600 en 2012 à 36.100 en 2013 dans les zones rurales. En matière de riposte contre la malnutrition, en plus des programmes du Ministère de la Santé, l’Agence Djiboutienne de Développement Social (ADDS) a suivi la situation nutritionnelle de 3030 ménages dans le cadre de son programme d’assistance sociale axé sur l’emploi et les fondations du capital humain. Il s’agit de ménages ayant des enfants de moins de 2 ans, des femmes enceintes et allaitantes. Ces ménages ont bénéficié d’un suivi nutritionnel, de la plumpy doz et des paquets de micro nutrition ainsi que des séances de démonstration culinaires. En outre, les résultats de la deuxième Enquête Djiboutienne sur la Santé de la Famille (EDSF/PAPFAM 2) a permis de montrer que la République de Djibouti a réalisé bien des progrès dans les chapitres de la mortalité maternelle et infantile, de l’accès aux soins maternels, de la vaccination.
il est évident que Djibouti a connu ces dernières années des situations climatiques difficiles. Mais le gouvernement mobilise les ressources humaines, financières et techniques nécessaires pour anticiper les risques et pour agir rapidement. Aussi, les autorités nationales ne cessent de multiplier les études et les enquêtes pour appréhender l’évolution de la pauvreté et pour mieux évaluer l’impact des programmes. « Nous avons réalisé des opérations d’urgence face aux chocs pour assister les populations rurales, urbaines et périurbains vulnérables », a déclaré la secrétaire d’Etat à la Solidarité Nationale. En effet, son département ministériel a mis en place un système robuste d’identification et un bon dispositif d’informations et de sensibilisation auprès des bénéficiaires pour optimiser l’efficacité de ces programmes. « Et notre pays va prochainement se doter d’un registre unique de bénéficiaires des programmes d’assistance sociale avec des prestations ciblées pour anticiper les chocs et réduire le degré de vulnérabilité de la population », a confirmé en substance Mme Zahra Youssouf Kayad.