Sécurité Alimentaire : Un atelier de restitution au Sheraton

Il était question hier au Sheraton de l’insécurité alimentaire dans les communes de Boulaos et de Balbala. D’où l’importance que revêt la mise en place du cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire, plus connu sous son acronyme anglais d’IPC, en République de Djibouti.
Un atelier de restitution sur les résultats de l’évaluation de la sécurité alimentaire en milieu rural s’est tenu hier au Sheraton. L’évènement a réuni sur place le secrétaire général du Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage, de la Pêche, de l’Eau, chargé des Ressources Halieutiques, Idriss Abdou, le représentant du Programme alimentaire Mondial à Djibouti, Mario Touchette, le représentant par Intérim du bureau local de la FAO, Hubert Chauvet, et plusieurs personnes venues des régions de l’intérieur.
Tout ce beau monde a évoqué les analyses inhérentes au cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire, plus connu sous son acronyme anglais d’IPC, à Djibouti.
Pour les néophytes, l’IPC est un langage commun pour décrire la nature et la sévérité des situations d’insécurité alimentaire. L’outil permet de mesurer le niveau, selon plusieurs phases, de l’insécurité alimentaire dans les zones cibles du pays.
Il faut remonter en 2006 pour voir le PAM conduire sous le leadership du gouvernement djiboutien, une enquête sur l’évaluation de la sécurité alimentaire en milieu rural ou ESASU à Djibouti.
Cet effort a permis de dégager une vision plus globale de l’évolution de la situation et de cibler les groupes vulnérables affectés par cette sécheresse et le cout élevé des denrées alimentaires.
Ainsi, plusieurs départements ministériels, les préfectures et conseils régionaux des districts, la DISED, l’ADDS, l’ONARS, le secrétariat exécutif de la gestion des catastrophes et différentes agences onusiennes ont été mis à contribution dans l’élaboration de cette enquête autour de la situation alimentaire des franges vulnérables de la communauté nationale.
Dans son discours d’ouverture de l’atelier d’hier au Sheraton, le représentant du PAM à Djibouti a mis en exergue l’utilité de cette étude qui débouchera sur des actions précises qui permettront d’améliorer la situation des personnes en situation d’insécurité alimentaire. » Cet exercice n’est pas une fin en soi, mais doit permettre de d’identifier et d’appuyer des activités visant à améliorer la sécurité alimentaire des communautés vulnérables à mieux cibler ces interventions et à fournir des données permettant leur évaluation », a affirmé M. Mario Touchette.
De son côté, le représentant par intérim de la FAO a exprimé sa gratitude à toute l’équipe du groupe de travail pour leur engagement dans la réalisation de la première analyse de l’IPC consacrée à Djibouti ville. Laquelle a abouti sur une classification par phase de sévérité de la sécurité alimentaire de chaque commune. « L’analyse situationnelle de l’IPC témoigne principalement de la situation qui prévaut dans les communes de Balbala et de Boulaos, classifiées en phase 2 ou 3 et où réside un effectif conséquent des ménages affectées les plus vulnérables. Cette situation nous interpelle et appelle à la vigilance et à la mise en place tant d’action rapide que de mécanismes de prévention à long terme », a indiqué M. Hubert Chauvet.
Pour sa part, le secrétaire général du MAEPE-RH a rappelé combien l’économie djiboutienne est essentiellement tributaire du secteur tertiaire. Faute de ressources naturelles en quantité suffisante et du fait de l’aridité du sol et de la faiblesse des précipitations, le secteur primaire ne peut, a-t-il précisé, actuellement contribuer significativement à l’alimentation de la population.
Le gouvernement, a-t-il poursuivi, conscient de cette situation, attache une haute importance à la réduction de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire. Pour ce faire, les pouvoirs publics ont élaboré un programme national de sécurité Alimentaire (PNSA). Lequel est assorti d’un plan d’actions ciblant le secteur primaire en vue de la mise en œuvre de cette stratégie adoptée au Conseil de Ministres qui fait partie intégrante de l’initiative nationale de développement social(INDS) selon les confirmations de M. Idriss Abdo
De manière concrète, le programme national de sécurité alimentaire est composé de 26 projets axés sur la promotion d’une sécurité alimentaire durable dans le cadre régional, l’assistance aux groupes vulnérables et la création de nouvelles sources de croissance par l’introduction de technologies modernes et un appui aux exportations nationales.
Telles sont les leçons majeures tirées de l’atelier de restitution d’hier au Sheraton qui a été ponctué d’échanges interactifs entre les participants autour des résultats des enquêtes sur l’évaluation de la sécurité alimentaire à Djibouti-ville.