
À Sagallou, un petit village niché à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Tadjourah, une femme au parcours exceptionnel incarne aujourd’hui l’espoir et la détermination. Elle s’appelle Choukri Hamoud Khaireh, 30 ans, mère de 6 enfants, et son histoire est celle d’un combat quotidien, d’un rêve brisé par les circonstances, mais ravivé grâce à son courage et au soutien d’un partenaire de confiance : l’ADDS.
Des débuts modestes mais porteurs d’ambition.
Mariée très jeune à un vendeur de charbon, Choukri quitte l’école en classe de 6ᵉ. Comme beaucoup de femmes de son village, elle se tourne vers de petites activités génératrices de revenus. Elle commence par vendre des beignets et parvient, avec ténacité, à dégager un bénéfice d’environ 1 000 FDJ par jour. Un revenu modeste, certes, mais qui révèle déjà chez elle un véritable instinct entrepreneurial.
Au fond d’elle, Choukri rêve d’aller plus loin. Elle aspire à diversifier ses activités, à créer quelque chose de plus grand, de plus solide. Mais faute de moyens financiers et de formation, son ambition reste en suspens, prisonnière des contraintes de la vie.
La rencontre décisive avec l’ADDS.
C’est alors qu’un tournant s’opère. Lors d’une campagne de sensibilisation menée par les facilitatrices locales, Choukri entend parler pour la première fois du programme de Groupement d’Entraides par Affinités (GEA) mis en œuvre par l’ADDS. Ce programme, qui vise à renforcer les capacités économiques des femmes et des communautés, résonne en elle comme une réponse à ses aspirations.
Déterminée, elle saisit l’opportunité et contracte un premier prêt de 50 000 FDJ, qu’elle investit intelligemment dans la vente de vaisselle durant le mois béni de Ramadan. Son mari, touché par sa volonté, décide de l’encourager en lui achetant un réfrigérateur. Cet acte symbolique devient le socle d’une nouvelle aventure.
Peu après, Choukri bénéficie d’un deuxième prêt de 200 000 FDJ grâce à l’ADDS. Cette fois-ci, elle voit grand et ouvre une boutique idéalement placée sur la route principale reliant Tadjourah aux autres villages et jusqu’à la capitale.
Une ascension fulgurante.
Aujourd’hui, la boutique de Choukri est devenue la plus fréquentée et la plus prospère de Sagallou. Véritable petite supérette, on y trouve de tout : riz, boissons gazeuses, produits alimentaires et articles du quotidien. Sa réputation dépasse les frontières du village.
Avec un chiffre d’affaires moyen de 35 000 FDJ par jour, et pouvant atteindre 50 000 FDJ en période de festivités, Choukri s’impose comme une entrepreneure accomplie. Mais plus que le succès commercial, c’est sa capacité à bâtir un avenir meilleur pour sa famille qui impressionne le plus. Tous ses enfants sont scolarisés, et elle peut même leur offrir des cours de soutien en cas de besoin.
Dans son parcours, elle n’est pas seule. Son mari l’épaule activement dans la gestion de la boutique. Ensemble, ils forment un duo solide, symbole d’une réussite familiale où la complémentarité et la solidarité sont les clés de la prospérité.
Des projets encore plus ambitieux.
L’histoire de Choukri ne s’arrête pas là. Pleine d’idées, elle envisage d’acquérir prochainement un tricycle pour assurer une meilleure navette entre Sagallou et Tadjourah-ville, et ainsi renforcer son approvisionnement en produits. Son ambition ne connaît pas de limites : ce qui a commencé par quelques beignets est en train de se transformer en véritable modèle d’entrepreneuriat féminin rural.
Un message d’espoir et de reconnaissance.
Avec une profonde gratitude, Choukri a tenu à remercier l’ADDS pour son soutien constant, ses formations et la confiance placée en elle. Sans ce programme, dit-elle, son rêve serait peut-être resté un simple souhait. Aujourd’hui, elle est la preuve vivante que, lorsque l’accompagnement est là, la volonté peut tout accomplir.
Son message aux autres femmes est fort et porteur d’avenir :
« Chères sœurs, ne baissez jamais les bras. Multipliez vos efforts, saisissez les opportunités que l’ADDS met à votre disposition. Vous avez entre vos mains la chance unique de transformer vos vies et celles de vos familles. »
Cette histoire n’est pas seulement celle de Choukri Mohamed. C’est celle de centaines de femmes djiboutiennes qui, grâce à leur détermination et au soutien de l’ADDS, deviennent les héroïnes discrètes du développement communautaire.















