Le Sheraton Hôtel a abrité le mercredi 19 septembre un atelier de lancement du Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme de l’agglomération de Djibouti. La plupart des membres du gouvernement, de hauts responsables publics ainsi que de nombreux invités ont pris part à cette importante rencontre organisée par le Ministère de tutelle en collaboration avec la mairie de la capitale et sous le Haut patronage du Premier ministre, M. Dileita Mohamed Dileita.
En ouvrant les débats, l’édile de la capitale, M. Abdourahman Mohamed Guelleh, est tout de suite monté au créneau en revenant sur le contexte et les impératifs qui ont conduit le gouvernement à travailler à « une stratégie de développement urbain évolutive et moderne pour notre capitale, vitrine politique, administrative, économique et sociale de notre pays ».
Selon lui, il était grand temps, que notre capitale fasse résolument et courageusement « un pas de géant dans son évolution, son aménagement et son urbanisation. »
L’urgence pour la ville de Djibouti, c’est de corriger et freiner les tendances d’une ville à deux pôles d’évolution diamétralement opposés, l’un étant organisé, planifié et agréable à vivre, et l’autre se distinguant par son habitat informel, son faible accès aux services publics de base, par sa précarité de plus en plus affichée et pressante», a-t-il martelé.
A son tour, le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Environnement, M. Hassan Omar Mohamed, a effectué un long plaidoyer en faveur de cette nouvelle organisation spatiale de l’agglomération de Djibouti.
A ce titre, il a mis en lumière les urgences associées à cette nouvelle étude car, a-t-il déclaré, « l’ancien Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme (SDAU) est rendu caduc par le développement de la ville vers l’ouest de l’agglomération, contrairement aux orientations dudit Schéma Directeur d’Urbanisme ».
Dans cette optique, une inversion dans la logique d’urbanisation de l’agglomération s’est traduite par la création du Port de Doraleh, l’aménagement de zones franches industrielles et commerciales, la création d’un grand nombre de parcelles à usage industriel entre autres.
Une évolution de la ville qui semble montrer que les impératifs d’ordre économique prennent le pas sur les enjeux du rééquilibrage urbain et spatial envisagé par l’ancien Schéma Directeur d’Urbanisme, a-t-il expliqué.
Le ministre a, en outre, expliqué que cette révision du Schéma Directeur d’Urbanisme, afin d’en élaborer un nouveau, tombait à point nommé car elle permettait de corriger la désorganisation générale des structures de planification et de gestion urbaines qui présidaient au développement de la capitale.
De surcroît, a-t-il ajouté, l’élaboration d’un nouveau Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme est rendue indispensable par la nécessité d’orienter rationnellement le fort dynamisme économique actuel.
M. Hassan Omar a également défini clairement les objectifs fixés pour le nouveau ‘SDAU’ qui sont de créer les conditions propres à favoriser un développement urbain cohérent et durable répondant aux exigences socio-économiques propres à la ville de Djibouti.
Le ministre a plaidé pour une adhésion du plus grand nombre d’acteurs dans cette nouvelle feuille de route qui a été conçue pour élaborer un nouveau SDAU aux nombreux avantages à commencer par sa contribution à un développement urbain harmonieux, une politique de l’habitat meilleure, ainsi qu’une amélioration sensible et appréciable des conditions de vie des populations qui se conjugueraient avec un accroissement des perspectives de développement et à la modernisation de la ville ainsi que le renforcement de son attractivité auprès des investisseurs.
Le ministre a finalement appelé à l’adhésion et la pleine implication de tous pour la réussite de l’élaboration de ce Schéma Directeur d’Urbanisme.
Car celui ci, a-t-il expliqué, a besoin d’être enrichi des compétences et expériences respectives de chacun.
Il a indiqué finalement que la restitution de ses résultats aux autorités politiques (gouvernement, élus) aux opérateurs économiques mais également aux partenaires institutionnels du développement contribuera à sensibiliser le plus grand nombre à la pertinence des choix retenus et à leur approbation. Un nouveau SDAU aux avantages socioéconomiques conséquents…
De son côté, le Premier ministre,
M. Dileita Mohamed Dileita, a remis en perspective les bénéfices conséquents associés au nouveau Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme de la capitale.
Celui ci est appelé, a-t-il ajouté, à assurer un développement harmonieux et maîtrisé de la croissance de la ville, en tenant compte certes du potentiel économique et financier de Djibouti, mais aussi des nombreuses avancées et des nombreux projets qui se sont créés depuis une douzaine d’années.
Le Premier ministre a rappelé un autre objectif sous-jacent au projet, qui est celui « d’assurer un meilleur équilibre entre les quartiers, rendant plus cohérent et plus solidaire le développement de notre capitale, et de ce fait notre population.
La solidarité, la stabilité, et la paix sociale seront consolidées. »
En outre, le logement demeure un moyen très important pour permettre une meilleure intégration sociale et pour lutter contre la pauvreté, a précisé le Premier ministre.
En ce sens, la création récente d’un Secrétariat d’Etat au logement témoigne de cette volonté au plus haut niveau, a-t-il insisté.
L’élaboration d’un nouveau SDAU, grâce à la détermination qu’il exprime sur la sécurisation foncière et la facilitation de l’accès à la propriété pour tous, va renforcer l’attrait que représente notre capitale aux investisseurs nationaux et internationaux, a plaidé le Premier ministre.
Il a conclu que « Le développement économique de Djibouti sur le plan régional sera concrétisé dans l’espace urbain grâce au développement harmonieux de la ville ».
Des défis urbains et un SDAU ambitieux…
Le cabinet d’étude et de Consulting KEIOS, spécialisé dans les questions d’urbanisme et d’aménagement du territoire, a gagné le marché d’étude visant l’élaboration du nouveau SDAU de l’agglomération de Djibouti.
M. Raffael Gorjux, architecte et directeur général, a présenté les contours et les grands axes de réflexion du projet d’étude et d’élaboration du projet de nouveau SDAU.
Ainsi, il a replacé Djibouti dans le contexte de mondialisation où toutes les villes du monde sont en concurrence et cherchent à s’attirer le plus d’investisseurs et jouer un rôle particulier dans un environnement régional voire international.
La capitale djiboutienne, a-t-il expliqué, bénéficie d’une position privilégiée puisqu’elle est située sur l’axe principal reliant l’Europe à l’Asie et en cela, elle constitue une porte d’entrée et de sortie des échanges commerciaux des pays enclavés de l’Afrique de l’Est.
Néanmoins, a-t-il développé, cet avantage n’a été exploité que dans une moindre mesure à cause de certaines contraintes.
Il en a cité quelques-unes comme l’absence d’une vision stratégique claire du développement spatial, le manque d’un cadre réglementaire de l’usage du sol, le surpeuplement de la ville avec ses conséquences de prolifération de l’habitat informel, et la dégradation des équipements existants ou l’occupation anarchique des espaces urbains et une gestion foncière problématique.
En cela, le Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme reste un document d’urbanisme de référence, a-t-il expliqué.
Puisqu’il fixe les orientations de l’aménagement de l’espace, en particulier les choix d’usage du sol, la nature et le tracé des grands équipements, la localisation des espaces destinés à l’urbanisation et ceux à préserver, il tient compte de l’équilibre à respecter entre l’extension urbaine, les activités économiques et la préservation des sites et des paysages urbains.
je remercie tout d’abord les representants de cette projet et j félicite a tous les participants comme le ministére et ses partenaires