Des valeurs dont la mesure ne peut être comble dans un monde, emblématique de facteurs d’imprévisibilité et de déchirements internes de sociétés et qui détient le triste record jamais égalé dans l’histoire de l’humanité d’une prolifération exponentielle de la pauvreté dans des pans entiers de régions du globe, alors que paradoxalement, dans le même temps, la richesse produite est également sans précédent. En l’espace de deux décennies la liste des pays touchés par la pauvreté, s’allonge et reste ouverte, voici proclamée l’indignation de la communauté internationale au sommet du millénaire.
Djibouti n’a pas lésiné sur les moyens de faire face à cette réalité douloureuse en se mobilisant autour d’une stratégie nationale de lutte contre la pauvreté, qui s’annonce comme un refus de fatalisation du phénomène et également l’expression d’opportunités de l’éradiquer. L’émergence de cette stratégie va s’affirmer pour occuper une place essentielle dans l’œuvre accomplie par le Chef de l’Etat à l’occasion de son premier mandat, en créant une institution chargée de combattre la pauvreté l’ADETIP, avant de promouvoir dans le même ordre d’idée, en 2008 précisément au cours de son second mandat une meilleure structuration du champ d’expression de l’action, par la création de l’ADDS.
Si cette agence est issue de la fusion ADETIP et FSD, elle n’est pas pour autant l’aménagement de structures préexistantes. Il s’agit effectivement d’une nouvelle institution appelée à conduire des missions dans des conditions spécifiques, par référence à un projet de développement global qui en détermine les orientations et fixe des axes d’interventions priorisés : l’INDS.
Cette initiative inaugure une approche qui rend compte d’innovations et de ruptures avec les pratiques antérieures en inscrivant l’action dans une politique de développement intégré, qui concilie de façon équilibrée la dimension économique, sociale, politique et environnementale. C’est un projet de société, dont les objectifs se proposent de prendre en charge à la fois les questions fondamentales du développement et d’éradication de la pauvreté. L’ADDS, en sa qualité d’outil majeur, visant à faire advenir cet objectif, est l’expression de cette nouvelle impulsion.
Depuis sa création il y a trois ans, on peut affirmer et non sans fierté que le chemin parcouru en si peu de temps fait apparaitre des résultats très positifs sans compter toute la période de cogitation et de conception préliminaire à la mise en place des structures de fonctionnement d’une nouvelle institution qui devait parachever par ailleurs, des travaux engagés par L’ADETIP. Le mérite revient tout naturellement à l’engagement du gouvernement, mais également à la pertinence du travail fourni par les responsables de l’Agence qui chacun et chacune, dans son domaine de compétences ont permis aussi rapidement ces résultats.
Cependant la lutte contre la pauvreté est un combat de longue haleine, un chantier de mandature ouvert en permanence, comme l’a souligné le Chef de l’Etat. Si l’état en sa qualité de promoteur de la cohésion sociale, garant de l’intérêt général, a mis à contribution ses instituons en créant le FSN, destiné à financer le programme de lutte contre la précarité et la vulnérabilité, l’ampleur des défi s impose nécessairement une plus grande implication du secteur privé, de la société civile, et bien entendu, des partenaires au développement devant une exigence de solidarité, de plus en plus pressante en faveur des populations en voie de paupérisation.
Si la détermination des fonctions et des missions de l’ADDS, ou de toute institution conduit inévitablement à fixer des objectifs étalés dans le temps (à court, moyen et long terme) nous avons mis en œuvre un plan d’action 2010-2015, qui porte sur un processus de renforcement des acquis et de consolidation des expériences pilotes, de développement des nouvelles perspectives d’amélioration des conditions de vie des couches sociales touchées par la pauvreté à Djibouti ville, et dans les régions du pays, en matière d’infrastructures, d’accès à l’eau potable, d’équipements sociaux, d’électrification solaire, de lutte contre le chômage des jeunes, etc…
Enfin le 4ème numéro de ce magazine porte tout naturellement sur les activités réalisées, ou en voie d’achèvement, la synthèse d’une enquête effectuée dans les quartiers 12, 14,15, enquête qui va se poursuivre dans les autres agglomérations, urbaines et rurales, dont les objectifs consistent à identifier avec les populations, leurs besoins. C’est là une démarche novatrice qui associe le public concerné à la prise de décision relative à l’amélioration de leurs conditions d’existence.
Je suis convaincu que l’espoir d’un véritable changement ne peut venir que des résultats d’un effort collectif.