À Tadjourah, la ville blanche bordée par les eaux turquoises du golfe, vit Madina Mohamed, 27 ans. Célibataire, vivant avec ses frères et sœurs, elle a dû quitter l’école en classe de 9ᵉ pour assumer une responsabilité lourde. Celle de subvenir aux besoins de sa famille.
Pendant plusieurs années, Madina a travaillé avec les moyens du bord. Chaque jour, elle préparait et vendait des Gacambos (des délicieuses galettes traditionnelles connues aussi sous le nom de Moofo en somali) pour assurer un revenu de subsistance. Mais son ambition dépassait les limites imposées par son petit commerce. Elle rêvait de voir plus grand…
C’est alors que son chemin a croisé celui de l’Agence Djiboutienne de Développement Social (ADDS) à travers le programme GEA – Groupement d’Entraide par Affinité. Ce programme est bien plus qu’un simple financement c’est une passerelle vers l’autonomie, offrant formation, accompagnement et capital de départ pour initier ou renforcer une activité.
Grâce à un premier financement de 50 000 FDJ et aux conseils reçus, Madina a pu augmenter son stock de matières premières et améliorer la qualité de ses produits. Très vite, elle a appliqué une stratégie simple mais efficace : diversifier ses sources de revenus. Elle s’est lancée dans la vente de charbon, achetant chaque sac à 800 FDJ pour le revendre à 1 200 FDJ. Les bénéfices, patiemment économisés, lui ont permis d’acquérir un tricycle, générant un revenu fixe de 3 000 FDJ par jour.

Madina ne s’est pas arrêtée là. Animée par l’envie de sécuriser et multiplier ses gains, elle a investi dans un bateau de pêche acheté à 700 000 FDJ. Aujourd’hui, son entreprise est devenue une affaire familiale prospère : un frère conduit le tricycle, un autre part en mer pêcher, et Madina supervise l’ensemble avec la rigueur d’une véritable cheffe d’entreprise.
En parallèle, elle tient également une boutique à domicile et prépare déjà son prochain grand projet : ouvrir une grande boutique au cœur du centre-ville.

“Sans l’ADDS, je ne sais pas comment j’aurais pu m’en sortir”, confie-t-elle avec émotion. “Grâce à leur accompagnement, leurs formations et leurs financements, j’ai pu bâtir quelque chose de solide. Je suis heureuse, épanouie et fière de ce que j’ai accompli.”

L’histoire de Madina est bien plus qu’une réussite individuelle. Elle illustre le rôle majeur de l’ADDS : créer des entrepreneures, transformer des rêves en projets concrets, et offrir aux femmes les clés de leur indépendance économique.
Chaque financement, chaque formation, chaque conseil donné par l’ADDS est une graine qui germe dans le cœur des femmes djiboutiennes, donnant naissance à des initiatives durables et génératrices d’emplois.
Madina Mohamed n’est pas seulement une bénéficiaire : elle est la preuve vivante que l’ADDS est un véritable incubateur de succès.