Pour y arriver, la Banque Centrale de Djibouti a déjà adopté un ensemble de dispositifs réglementaire afin d’encadrer la finance islamique et compléter le texte de loi en vigueur.
Contrairement aux financements classiques, la finance islamique ne pratique pas des méthodes spéculatives et ne propose pas non plus des prises d’intérêts pour rémunérer les prêts. Les banques islamiques ont recours à d’autres leviers pour se faire rémunérer.
Dans le modèle de la finance islamique, l’on distingue essentiellement, « la Moucharaka », participation aux bénéfices, « la Mourabaha », un contrat de vente avec marge bénéficiaire, « la Moudaraba », forme d’association entre un financier et un promoteur qui mettent en commun l’un les fonds nécessaires et l’autre le savoir-faire et le labeur, « le Istisnae », qui est plutôt un contrat de sous-traitance où le financier s’engage à financer la production d’un bien ou d’un service dont le prix de vente sera payé à terme par le promoteur.
« La finance islamique est fondée sur cinq principes dont les interdictions de prise d’intérêt, de l’incertitude liés aux spéculations et des actifs illicites comme l’alcool, les jeux de hasards ou le tabac, tous prohibés par la Charia. Elle repose sur le partage des pertes et profits, et l’existence d’un actif sous- jacent. Elle n’exige aucune garantie en revanche et se consacre exclusivement aux besoins vitaux du pays. De même, elle est tenue de fournir assistance et accompagnement au promoteur », a expliqué le directeur général de l’Agence Djiboutienne de Développement Social (ADDS). Le gouvernement djiboutien, qui a reçu récemment une enveloppe d’un million USD par la Banque Islamique de Développement (BID), a démarré à travers l’unité pilote de micro-finance islamique de l’Agence Djiboutienne de Développement Social (ADDS) un vaste programme qui favorise l’accès de 10.000 ménages sans sources de revenus au financement islamique.