Depuis sa création en décembre 2007, l’Agence Djiboutienne de Développement Social (ADDS) a pour mission principale de contribuer à l’éradication de la pauvreté parmi les groupes vulnérables et de réduire les disparités entre les régions. Elle déploie une gamme variée de projets, allant de l’amélioration des infrastructures de base à Djibouti-ville et dans les régions de l’intérieur à la réalisation de nombreux programmes visant à autonomiser économiquement la population la plus vulnérable.
Dotée d’un statut particulier qui lui confère une autonomie administrative et financière, l’ADDS est née de la fusion de l’ADETIP (Agence Djiboutienne d’Exécution des Travaux d’Intérêt Public) et du FSD (Fonds Social de Développement). Elle a été créée dans le but de mettre en œuvre l’Initiative Nationale de Développement Social (INDS) du Président de la République, Ismaïl Omar Guelleh, visant à éradiquer la pauvreté et la précaritsé touchant les segments les plus fragiles de la société djiboutienne, en particulier les femmes et le jeunes. Pour atteindre ces objectifs, l’ADDS, sous la tutelle du ministère des Affaires Sociales et des Solidarités (MASS), met en place divers projets d’autonomisation économique, renforce les capacités des communautés locales et promeut l’accès aux services sociaux essentiels tels que la santé, l’éducation, l’eau potable et l’électricité.
Parmi les initiatives phares de l’ADDS figure le concept de “Groupement d’Entraide par Affinité” (GEA), implanté pour la première fois en 2011 dans les localités de Douda, Damerjog et Atar, dans la région d’Arta. Ce concept, importé d’Inde, s’est révélé comme un outil efficace de lutte contre la pauvreté et de promotion de l’autonomisation économique des femmes, qui constituent une part importante de la population. Véritable moteur de changement social, l’un de ses aspects les plus puissants réside, selon les cadres de l’ADDS, « dans sa capacité à favoriser un sentiment d’appartenance et de compréhension mutuelle ».
À travers le pays, d’Ali Sabieh à Obock en passant par Arta, Dikhil et Tadjourah, les GEA ont prouvé leur efficacité dans ce domaine. Les résultats remarquables obtenus témoignent d’ailleurs de son impact sur le terrain. « Les groupes créés dans certaines localités et principales villes des régions de l’intérieur, ont permis la création et le renforcement de nombreuses activités génératrices de revenus (AGR), générant ainsi des épargnes significatives. Par exemple, à Obock, 360 femmes réparties en 24 GEA ont accumulé une épargne de 5 968 950 FDJ, tandis qu’à Ali-Addeh les 227 bénéficiaires dont les réfugiées réparties en 16 groupes de GEA, ont épargné un montant de 10 641 300 FDJ, contribuant ainsi au développement économique de leurs régions respectives », souligne Mahdi Mohamed Djama, directeur général de l’ADDS.
Et ce n’est pas tout. Car le concept génère également des succès individuels.
À Holl-Holl, Mme Choukri Moussa a transformé son petit étal de légumes en une boutique prospère grâce à des prêts successifs. De même, à Obock où Mme Madina Houmed a pu diversifier ses activités commerciales, passant de la vente de vêtements à l’exercice de la pêche, grâce aux financements obtenus via son GEA.