Un concept novateur qui révolutionne le paysage du développement social de notre pays
L’Approche de développement conduit par les communautés (DCC) s’est révélée depuis ces derniers temps comme un véritable catalyseur de progrès pour le paysage social de notre pays. Pilotée par l’Agence Djiboutienne de Développement Social (ADDS), cette approche place les communautés au centre du processus de développement. Qu’il s’agisse de programmes de renforcement du capital humain ou d’accès aux services sociaux de base pour les communautés vulnérables en milieu rural, ou encore d’amélioration des conditions de vie des réfugiés, les résultats obtenus sur le terrain sont probants.
Depuis ces dernières décennies, les stratégies de développement ont largement évolué, passant d’approches centralisées et descendantes à des initiatives plus inclusives et participatives. Parmi elles, l’Approche de Développement Conduit par les Communautés (DCC) se distingue comme un paradigme innovant, permettant de transformer durablement le paysage socio-économique. En plaçant les communautés bénéficiaires au cœur des projets de développement, son succès repose sur la capacité des différents acteurs à travailler ensemble.
En effet, plutôt que d’imposer des solutions d’en haut, la DCC permet aux communautés bénéficiaires des projets de développement d’identifier leurs propres besoins et de définir les solutions les plus adaptées. Rappelons que les comités issus de ces communautés sont responsables des appels d’offres, de la sélection des entreprises et du paiement en fonction de l’avancement des travaux.
Conforme à la feuille de route du gouvernement en matière d’autonomisation des communautés et de lutte contre la pauvreté, cette nouvelle stratégie renforce également le tissu social et favorise la cohésion ainsi que la solidarité au sein des communautés.
Au cœur de ce concept innovant, l’Agence Djiboutienne de Développement Social (ADDS) joue un rôle central. En étroite collaboration avec le ministère des Affaires sociales et des Solidarités (MASS), cette agence accompagne les communautés dans la gestion des ressources nécessaires pour mener à bien les initiatives de développement. Il est à noter que cette approche participative s’est révélée par ailleurs, comme étant un véritable catalyseur de progrès, notamment dans le cadre du Projet Intégré de Transferts Monétaires et de Capital Humain (PITCH) et du Projet d’urgence à la protection sociale et de réponse aux crises alimentaires, tous deux soutenus par l’Association Internationale de Développement (IDA).
Des résultats tangibles qui changent la donne Le bilan est édifiant. Les résultats obtenus témoignent de l’efficacité de ce concept novateur sur le terrain. Selon les cadres de l’ADDS, plus d’une soixantaine de groupements vulnérables ont été formés en gestion de projet, renforçant ainsi leur autonomie. Ces formations, couvrant des domaines cruciaux tels que la communication, la gestion financière et la planification participative, transforment ces groupes en acteurs à part entière de leur propre développement. Les réalisations d’infrastructures communautaires sont tout aussi impressionnants. « À ce jour, nous avons réalisé 122 infrastructures, allant des extensions de salles de classe à la construction de marchés, profitant à plus de 17 000 ménages », déclare Galab Hassan Galab, directeur du département du développement social à l’ADDS. Selon lui, ces nouvelles infrastructures offrent aux autorités locales des centres fonctionnels qui servent de lieux de rencontre pour les événements officiels et de centres d’activités pour la population. « Ces espaces deviennent des points focaux pour le développement social et économique, renforçant la cohésion et l’engagement communautaires », ajoute-t-il.
Concernant l’accès à l’eau, une priorité vitale dans un pays où cette ressource est précieuse, les projets mis en place ont permis d’améliorer l’approvisionnement pour plus de 11 000 ménages. « Cette avancée réduit non seulement les inégalités, mais allège également les tâches souvent attribuées aux femmes et aux jeunes filles, leur offrant ainsi de nouvelles opportunités », souligne Galab Hassan. L’amélioration de l’accès à l’eau ouvre également la voie à des activités agro-pastorales, stimulant ainsi l’économie locale. La construction de mini forages, des puits et des citernes enterrées dans les zones rurales a, par ailleurs, contribué à augmenter la scolarisation des jeunes filles et à réduire les risques liés au transport de charges lourdes, en particulier pour les femmes.
Et ce n’est pas tout. À ce jour, 80 sous-projets sont en cours d’exécution dans les cinq régions de l’intérieur du pays. Ces projets incluent le renforcement des capacités institutionnelles, avec des formations en DCC pour les cadres du gouvernement, et l’appropriation des ouvrages par les bénéficiaires. Les communautés sont ainsi habilitées à l’apprentissage et à la responsabilité sociale, ce qui renforce leur rôle actif dans le processus de développement.
Les réfugiés ne sont pas en reste L’inclusivité est également au cœur de la démarche de l’ADDS, qui prend également en compte les besoins des réfugiés. En vue d’améliorer leurs conditions de vie, environ 3 000 réfugiés ont bénéficié, selon le bilan de décembre 2023, diverses infrastructures sociales de base.
Bref, en mettant l’accent sur l’autonomisation des populations et en optimisant l’utilisation des ressources locales, l’Approche de Développement Conduit par les Communautés ouvre une nouvelle ère où les communautés ne sont plus de simples bénéficiaires passifs, mais deviennent des acteurs de premier plan dans le processus de développement national. Cette responsabilisation des populations locales constitue un levier puissant permettant non seulement d’assurer l’efficacité des projets de développement mais d’améliorer également les conditions de vie des communautés vulnérables, conformément à la feuille de route tracée par le Président de la République, Son Excellence M. Ismail Omar Guelleh, qui forge un avenir plus résilient, inclusif et prospère pour tous.