La malnutrition demeure l’un des défis majeurs de santé publique à Djibouti. Le retard de croissance, forme la plus grave de la malnutrition, exerce un impact durable sur le développement national. Il débute souvent dès la vie intra-utérine, lorsque la mère est sous-alimentée, et persiste durant les premières années de vie, période cruciale pour la croissance et le développement cognitif. Cette malnutrition chronique prive les enfants de leur droit fondamental à grandir, à s’épanouir et à réaliser pleinement leur potentiel.
Pour répondre à ces problématiques, l’Agence Djiboutienne de Développement Social (ADDS) met en œuvre le projet « Mobilisation des communautés pour une meilleure nutrition », financé par le Fonds Japonais pour le Développement Social (JSDF).

Ce projet adopte une approche communautaire, visant à comprendre et à modifier les croyances, comportements et habitudes qui influencent la nutrition et la santé, notamment au sein des groupes les plus pauvres et vulnérables.
La zone d’intervention du projet couvre quatre sous-communautés de la ville de Djibouti : Arhiba, Bache à Eau, Quarawil et Wahladabas, situées dans la commune de Balbala.
Dans ce cadre, l’ADDS a recruté deux consultants spécialisés dans la conduite d’enquêtes qualitatives et quantitatives de type CAP (Connaissances, Attitudes et Pratiques).
Cette étude vise à identifier les causes profondes et les facteurs sociaux, culturels et économiques qui influencent les comportements en matière de santé, de nutrition et de bien-être, en particulier chez les jeunes et les femmes enceintes ou allaitantes.
Les principaux objectifs de cette étude sont de :
• Identifier les comportements de santé liés à l’accès aux soins, à la nutrition et à l’hygiène ;
• Analyser les attitudes et perceptions concernant les services de santé, les conseils nutritionnels et les produits disponibles ;
• Comprendre les influences socioculturelles sur les décisions et pratiques en matière de santé ;
• Évaluer les sources d’information privilégiées (réseaux sociaux, personnel de santé, pairs, médias communautaires, etc.).
L’enquête portera sur un échantillon de 800 personnes, comprenant 400 femmes enceintes et 400 jeunes âgés de 15 à 24 ans, réparties à raison de 100 femmes et 100 jeunes par quartier.

Les enquêteurs parcourront les zones ciblées pendant cinq jours, afin de collecter des données essentielles à l’orientation des futures interventions en nutrition et santé communautaire.
Un atelier de concertation a été organisé par la Direction Programmation, Suivi et l’Évaluation de l’ADDS en vue de préparer le lancement de l’enquête sur la nutrition communautaire.
Cette rencontre a réuni les mères conseillères, les jeunes des quartiers ciblés ainsi que les experts chargés de la mise en œuvre de l’étude.

Elle a permis de partager les informations clés relatives au déroulement de l’enquête sur le terrain, notamment la liste des foyers sélectionnés, et d’assurer une compréhension commune des objectifs, de la méthodologie et des rôles de chacun.
Les mères conseillères ont activement contribué aux échanges en formulant des avis et recommandations précieux pour adapter la démarche aux réalités locales.
« La qualité des données est essentielle. Pour la garantir, il est nécessaire de s’adapter au rythme et aux contraintes des ménages, de respecter leur organisation afin de recueillir des informations relatives à leur réalité quotidienne », a souligné Chafika Ahmed, Directrice de la Programmation, du Suivi, de l’Évaluation.
À l’issue de la phase de collecte de données auprès des ménages, les experts procéderont à l’analyse et au traitement des résultats, afin d’identifier les comportements et facteurs déterminants à l’origine de la malnutrition au sein des communautés ciblées.
Les résultats de cette enquête permettront de concevoir des campagnes d’information et de sensibilisation adaptées aux besoins des populations cibles du projet, soit environ 1 500 bénéficiaires directs et 3 000 enfants.
À travers cette initiative, l’ADDS réaffirme sa volonté de faire de la lutte contre la malnutrition, en plaçant les communautés au cœur du changement et en mobilisant tous les acteurs pour un avenir plus sain et équitable pour les enfants de Djibouti.


















