C’est dans une atmosphère de confiance et d’engagement partagé qu’une réunion de travail s’est tenue entre l’Agence Djiboutienne de Développement Social (ADDS) et une délégation de la Banque Africaine de Développement (BAD), réunissant des experts des deux institutions autour des enjeux majeurs de l’équité territoriale et du développement durable à Djibouti.
Dirigée par Monsieur Mahdi Mohamed Djama, Directeur Général de l’ADDS, la rencontre a permis de présenter en détail les initiatives phares menées par l’Agence. De l’électrification du village de Holl-Holl à la création du Centre d’autonomisation des femmes d’Ali Sabieh, en passant par les infrastructures de sécurité civile dans les régions de Dikhil et de Tadjourah, les réalisations démontrent la capacité de l’ADDS à répondre aux besoins concrets des populations les plus éloignées des centres de décision.
Mais cette réunion fut bien plus qu’un simple bilan : elle a marqué une étape stratégique dans la réflexion commune sur l’avenir du développement régional à Djibouti. La Banque Africaine de Développement a en effet partagé une vision ambitieuse et structurée, en parfaite adéquation avec les objectifs de la Vision Djibouti 2035.
Les propositions de la BAD : une feuille de route pour l’équité territoriale
Dans un contexte où la croissance reste largement concentrée dans la capitale et ses environs, la BAD propose un changement de paradigme. Loin d’une approche centralisée, elle plaide pour un développement ancré dans les territoires, en s’appuyant sur quatre axes majeurs :
Diversification économique par la spécialisation régionale
Chaque région dispose d’un potentiel unique. La BAD recommande de bâtir des pôles économiques autour des atouts locaux : tourisme côtier à Obock, transformation du bétail dans l’intérieur du pays, artisanat traditionnel dans les zones rurales, pêche dans les zones côtières. Cette stratégie vise à réduire les disparités économiques tout en valorisant les savoir-faire locaux.
Création d’un Fonds de Développement Régional (FDR)
Pour financer ces ambitions, la BAD propose la création d’un fonds souverain spécifique, alimenté par les revenus nationaux stratégiques (revenus portuaires, bases militaires, etc.). Ce FDR serait destiné à soutenir les investissements à long terme dans les régions marginalisées, tout en assurant la stabilité économique à travers la diversification.
Renforcement des capacités locales et gouvernance territoriale
La réussite de cette transformation passe par un renforcement des collectivités territoriales : formation des cadres, autonomisation budgétaire, décentralisation juridique. La BAD insiste sur l’importance d’impliquer les communautés dans la conception et le suivi des projets pour assurer leur appropriation.
Soutien à l’entrepreneuriat et aux petites entreprises
En misant sur la micro-finance, l’assistance technique et la formation professionnelle, la BAD veut stimuler la création d’emplois dans les zones reculées. Les PME, en particulier dans les secteurs informels, sont vues comme de véritables catalyseurs de croissance locale et de résilience économique.
Un partenariat renforcé, tourné vers l’avenir
Les représentants de la Banque ont salué les résultats obtenus par l’ADDS, qualifiant son approche de rigoureuse, inclusive et parfaitement alignée avec les priorités régionales. L’envie commune d’amplifier cette dynamique de collaboration s’est imposée naturellement au fil des échanges.
Ensemble, la BAD et l’ADDS tracent aujourd’hui les contours d’un développement plus juste, plus équilibré, et surtout plus proche des réalités des citoyens. Ce partenariat renouvelé incarne l’esprit de la Vision 2035 : faire de Djibouti un pays où chaque région contribue pleinement à la prospérité nationale.